10. Dec 2015
TEXT VON
Pour son 50e album 100 photos pour la liberté de la presse, Reporters sans frontières s’est offert une icône du photojournalisme et de la photographie tout court, Franck Capa. Le fondateur de l’agence Magnum est l’invité de prestige pour cette édition, dont les bénéfices servent à financer les actions de RSF. Qui mieux que Franck Capa pour montrer combien le témoignage sert l’histoire et l’humanité. Que resterait-il de la guerre d’Espagne sans l’image de ce Républicain figé pour l’éternité par l’objectif de Capa? Que resterait-il du débarquement de Normandie sans les clichés flous et saisissants, les rares ayant échappés à un accident de développement, du même Capa?
Servir nos mémoires, telle fut la tâche de ce photographe devenu une légende, qu’il ait saisi les guerres, le totalitarisme, ou la marche des réfugiés espagnols, images qui trouvent un troublant écho aujourd’hui. Mais on le sait moins, Capa a aussi capturé l’air du temps, celui des années 50 notamment. Sur ces pellicules couleurs s’affichent des stars et starlettes, Picasso ou Matisse, des filles et des gars, connus ou inconnus, à l’hippodrome de Longchamp ou sur les pistes de Zermatt. Mais c’est loin de la Suisse et de la paix, que l’homme s’est éteint, le 25 mai 1954. Il a sauté sur une mine en Indochine, où il couvrait la guerre pour Life. En 2015, 65 journalistes sont tombés dans l’exercice de leur profession.
Robert Capa, 100 PHOTOS POUR LA LIBERTE DE LA PRESSE, spécial n°50, Reporters sans frontières, 16 francs dans les kiosques.